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N° 38 Art.5) "Le Rooibos, la tasse exclusive de l’Afrique du Sud".



Cette infusion, nommée parfois à tort « thé rouge », provient d’une plante de la famille des fabacées ; elle est endémique à la toute petite zone nommée » royaume des plantes cape floristique », qui occupe le bout sud ouest du continent africain. Son nom « Rooibos » veut dire buisson rouge en Africaans, qui dérive du Néerlandais, et se réfère à la couleur rouge profond que prennent les aiguilles et branches récoltées et puis hachées, qui s’oxydent étalées au soleil pour le séchage.
pour situer cette zone
Depuis plus de 300 ans les Boschimans et les Hottentots de l’Afrique du Sud infusent ainsi le rooibos pour guérir de multiples affections, du mauvais sommeil aux troubles digestifs. Des cataplasmes sont appliqués aux brulures, maladies de peau et eczémas. C’est sur les pentes rocheuses du Cederberg qu’ils cueillent les arbustes sauvages depuis des siècles avec leurs faucilles, avant de les écraser au marteau pour favoriser l’oxydation.
Il a fallu de longues années d’expérimentation et de recherche à un immigrant russe, Benjamin Ginsberg, qui s’installe à Clanwilliam avec sa famille en 1904, pour enfin domestiquer le rooibos  vers 1930.
Appelé  « aspalathus linéaris » de son nom botanique, et comme son cousin le honeybush, appelé « cyclopia spp », cette plante se reproduit par des graines minuscules qui ne germent qu’après avoir été « forcées », soit par un feu de savane soit par une action mécanique qui fait éclater la coque très dure.
un champs de rooibos: photo Rooibos Ltd

C’est donc en étudiant cette plante, qui le fascine par ses multiples vertus dès son arrivée à Clanwilliam, ensemble avec son ami et médecin de famille, Pieter Fras le Nortier, que Benjamin Ginsberg réussit une première mise en culture en 1930. Ayant ainsi mis au point une méthode pour collecter et faire germer les graines il est enfin possible de commencer une production commerciale de cette tasse de réputation ancestrale au Cap. Une coopérative de fermiers est formée et gérée par Olof M.Bergh, et lorsque les installations sont privatisées en 1994 c’est le petit fils, Martin Bergh qui prend les commandes de « Rooibos Ltd ».
Cette entreprise, qui transforme plus de 75% de la collecte dans une belle usine, s’est rapidement lancée dans un marketing global, qui a fait connaître le rooibos au delà des frontières de l’Afrique de Sud. Aujourd’hui la production annuelle est d’environ 15 000t, pour moitié consommée sur place, pour moitié exportée.
nettoyé, calibré: photo Rooibos Ltd.

 Les scientifiques ont établi la présence de 2  flavonoïdes dans cette plante, que sont :
**l’aspalathine, présente uniquement dans le rooibos
**la nothofagine, présente aussi dans le hêtre pourpre de Nouvelle Zélande,
aux puissantes capacités anti oxydantes ; depuis la demande s’est fortement accrue. En outre  le rooibos ne contient pas de caféine et son goût doux et agréable permet de boire l’infusion sans sucre. L’intérêt très fort de certains groupes de consommateurs fait que toutes les marques ont maintenant des « rooibos » dans leur catalogue, soit pur soit en mélange avec d’autres plantes. On a depuis peu aussi développé un  "rooibos vert", qui n’a pas subi d’oxydation et  préserve ainsi une teneur plus élevée en flavonoïdes.
En attendant encore plus de travaux scientifiques apportant des preuves formelles de l’efficacité de cette infusion un nombreux public l’a désormais déjà adopté pour ses bienfaits, en sorte que l’on craint une pénurie dans un proche avenir. Des tentatives d’acclimatation de la plante dans d’autres zones de l'Afrique du Sud ou même dans d'autres continents sont jusqu’ici  restées infructueuses, préservant ainsi le monopole de l’Afrique du Sud.


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