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N°38 Art.6)"L'Art du Thé à la Maison de Culture du Japon"

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, son soutien à Oda Nobunaga puis à Toyotomi Hideyoshi – les deux plus grands chefs de guerre de l’époque – valurent à Maeda Toshiie (1537-1599) l’attribution de domaines dans la province de Kaga. Il devenait ainsi le premier des quatorze seigneurs qui se succédèrent à la tête du grand fief de Kaga. Située en bordure de la mer du Japon, Kanazawa était la capitale du fief de Kaga. Ce fief, le plus riche du Japon, appartenait donc   depuis le milieu du XVIe siècle au puissant clan Maeda qui y encourageait l’épanouissement des arts. Ils  attiraient ainsi  un grand nombre d’artisans d’art pour fournir des pièces recherchées pour leur qualité et développer de nouvelles techniques et procédés.
bol Coréen, 17e **
Les seigneurs Maeda favorisaient ainsi  le développement de la cérémonie du thé et du théâtre nô, éléments incontournables de la diplomatie entre guerriers ; ils  accueillaient les plus grands maîtres artisans d’Edo (actuel Tôkyô) et de Kyôto.
Alors que le Japon traversait une longue période de paix, les samouraïs de Kanazawa établirent avec succès leur propre culture, distincte de celle d’Edo, siège du gouvernement du shôgun.
L’exposition  présente bien sûr armures et casques de guerriers, mais elle  fait aussi  une grande place aux arts liés à la cérémonie du thé (céramique, calligraphie…) ainsi qu’au théâtre nô avec de splendides masques et kimonos.
C’est en contrebas du château où  résidait le seigneur que se développait progressivement  la ville de Kanazawa, dont la population comptait de très nombreux vassaux, ainsi que des commerçants et
des artisans. Avec plus de 100 000 habitants au début du XVIIIe siècle c’était la quatrième ville du pays après Edo, Osaka et Kyôto.
L’exposition vous permet de découvrir des objets ayant appartenu au clan des Maeda ainsi qu’aux familles de leurs vassaux de haut rang.
boîte  à thé chinois ayant appartenu à Sen no Rikyu **

 La cérémonie du thé avait pris  son essor précisément  au XVIe siècle, époque à la quelle le Japon était en proie à des guerres incessantes entre les grands clans .
Pour les samouraïs  de haut rang et leurs chefs d’armée  elle était  l’occasion de consolider leurs liens, de se préparer mentalement au combat et aussi de se détendre en faisant le vide face aux pressions et contraintes de leur position. Certains seigneurs Maeda apprirent ce rituel d’art auprès des célèbres maîtres de thé Sen no Rikyû et Kobori Enshû.
Dans ce contexte certains  constituaient de magnifiques collections de bols en céramique, bouilloires et autres ustensiles pour la cérémonie du thé. C’est ainsi qu’au fil des générations  Kanazawa devenait un centre important du chadô, la voie du thé.
Des « objets d’exception » utilisés par le clan Maeda ainsi qu’une collection d’ustensiles réunis par leurs familles vassales sont ici présentés  aux côtés d’objets pour des cérémonies du thé données en l’honneur d’invités prestigieux. Enfin est reconstituée une pièce intime destinée au thé et qui montre des ustensiles au style « dépouillé » dit wabi.
A noter aussi que c’est au  milieu du XVIIe siècle que  la technique de cuisson au four , mise au point à Arita, fut introduite dans le village de Kutani, non loin du fief de Kaga.
bol à thé Tianwu**

 Arita, ville de l’île du sud  Kyûshû et réputée pour ses porcelaines polychromes, est donc à l’origine des porcelaines colorées appelées Ko-Kutani. Perpétuant cette tradition d’excellence, Kanazawa reste aujourd’hui encore une région d’une richesse exceptionnelle en artisanat d’art.
A voir à la Maison de Culture du Japon à Paris jusqu’au 14 décembre 2013.
** crédit photo : MCJP

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