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No 69 Art.3 Le Principe de la durabilité, globalement et appliqué au thé


La population mondiale continue d’augmenter, les ressources s’épuisent, le réchauffement climatique menace, la faim persiste dans tous les continents et l’obésité est devenue un fléau des populations urbaines. De plus en plus de nuages noirs à l’horizon et donc un fort besoin de détente et de moments de sérénité, que nous sommes nombreux à chercher en savourant une tasse de thé.
Mais là aussi les média nous rappellent à l’ordre en évoquant les conditions indignes dans les quelles vaquent certains petits producteurs, qui cultivent le thé dans les pays d’origine. Donc on va chercher un label rassurant, comme la grenouille de la Rain Forest Alliance où le sigle du Fair Trade/Commerce Equitable. 

La durabilité englobe en effet plusieurs aspects et repose sur trois grands piliers : la préservation des ressources, donc du sol et de l’environnement, la garantie d’un revenu rémunérateur aux populations exploitantes et la rentabilité économique des filières, afin qu’elles puissent se développer dans des bonnes conditions et nourrir les producteurs pour un approvisionnement adéquat des clients consommateurs.


Tous ces éléments sont totalement interactifs, reliés et forment un ensemble d’une complexité énorme. La prise de conscience de la globalité du défi a été confirmée par l’adoption en 2017 d’une Résolution des Nations Unis sous le titre « Nourrir le Monde » et qui liste 17 objectifs de développement durable- SDG : sustainable development goals, dont le no 1 : éradiquer la pauvreté et no2 : zéro faim.
 Résultat de débats de 193 gouvernements participants, ce programme prévoit sa mise en oeuvre finalisée pour 2030 au plus tard.
La gestion d’une partie de ces objectifs a été confiée à la FAO (Food and Agriculture Organisation) basée à Rome, en Italie, et cette liste s’appliquer bien entendu aussi à l’économie du thé :2) zéro faim, 3) assurer une vie en bonne santé, aussi pour les personnes âgées, 5) égalité hommes /femmes, 6) disposer d’une eau propre et de conditions convenables d’hygiène, 12) consommation et production responsables,14) la vie sous l’eau (?), 15) la vie sur le sol.

La FAO est appelée à coopérer avec d’autres instances sur 4 autres objectifs, qui sont également tout à fait transposables à l’économie du thé, comme suit :
9)développer une industrialisation durable, 13) gestion et prévention urgente du changement climatique, 8) croissance durable et plein emploi, 17) renforcement des partenariats.
Cette liste permet de comprendre l’envergure du défi et la complexité d’une mise en route d’un programme aussi ambitieux ; elle montre aussi à quel point il est devenu indispensable de gérer l’ensemble des défis  de manière globale.
Au cours du siècle écoulé le thé et le café sont devenus des boissons incontournables dans le quotidien de la grande majorité des populations occidentales. Mais ces deux tasses stimulantes, qui boostent dés le matin et permettent de carburer tout au long de la journée viennent de loin. Les feuilles et les grains   sont en grande partie produits par de très petites structures agricoles, premier maillon de la chaîne d’approvisionnement et qui a du mal à se positionner à sa juste valeur.

 C’est là qu’il faut consolider le pilier de la « durabilité sociale » en permettant des préfinancements des récoltes, des prix rémunérateurs, des formations des fermiers et la mise en place de structures, coopératives notamment, pour un accès direct au marché.

Lorsque l’on défriche et élimine la forêt pour agrandir les cultures, lorsque le sol est appauvri par des monocultures sans entretien approprié, c’est la le pilier de la » préservation de ressources » qui demande une gestion avisée, qui va concerner les arbres d’ombrage, la gestion de l’eau, le bilan carbone des théiers, les rotations de cultures vivrières, les animaux domestiques qui fournissent de l’engrais etc. Il y a de nombreuses plateformes qui ont développé des instruments de mesure, qui permettent d’optimiser ces aspects agricoles, mais il semble que la plupart de temps on fait appel à eux in extremis et pour réparer de gros dégâts, au lieu de préparer et de prévenir.
Et puis il faut que la filière soit économiquement rentable, avec des produits de bonne qualité que les clients souhaitent acquérir, avisés et contents et donc prêts à payer un prix correct. La bonne santé du pilier de la rentabilité économique amènera une saine et solide croissance.

Et voilà le modèle d’un marché du thé durable pour les années futures. Beaucoup d’opérateurs, qu’ils soient acheteurs, grossistes/ importateurs, distributeurs, détaillants, professionnels de la tasse et bien entendu consommateurs avisés, considèrent que ces objectifs sont dans le domaine du réalisable. Ainsi en 2017 la USA Tea Association, qui représente le 3e plus gros marché d’importation de thé du monde, a lancé un concours annuel  pour un championnat de durabilité , la liste des projets et des sociétés gagnants se trouve sur leur site



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