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N°25 ,Art.3 " Les Métiers du Thé"



 La NPT vous présente principalement des thés fins, tout en soulignant que ces thés là ne représentent qu’ entre 3% et 8% du marché globale. C’est que les thés des grands jardins, les thés à IGP et à dénomination d’origine sont les plus fascinants à explorer.
Toutefois pour la tasse de tous les jours, qu’elle soit bue dans un pays producteur ou dans un marché consommateur, c’est généralement un blend qui  vous sera proposé.
Il faut noter aussi que la consommation dans les pays producteurs est généralement encore plus « mainstream », car les produits premium vont à l’export !
Avec 1 719 000t en 2011 les exportations de thé représentent 41% de la production mondiale ; les autres 59 % sont consommés sur place.
Parmi le tonnage exporté les marchés « haut de gamme », les USA et le Canada, le Japon, l’Allemagne, le France et la Suède ne représentent que environ ¼ des ces exportations.
Tout ce chiffrage vous est proposé pour bâtir le contexte et pour montrer que les « thés mainstream », que cela soit les thés « CTC noirs ou les thés « gunpowder verts » représentent 90%à 95% de la consommation.
Après avoir fait ainsi la part des choses on peut comprendre que les deux métiers du thé de base – en occident au moins – et qui sont
**les acheteurs de thé
**les blenders de thé.
 s’exercent, bien entendu, à tous les niveaux et donc au sein des négociants, importateurs / grossistes, multinationales et petites structures de thés fins.

**Les acheteurs de thé : sont donc à la fois des voyageurs avisés mais aussi en mesure de juger sur échantillon. Les multinationales ont des brigades d’acheteurs, car chaque marché a un profil de tasse qui lui est propre et aussi un barème de prix. Généralement les acheteurs vont être spécialisés par région, par type de thé, par marché consommateur.
Les mêmes considérations  vont s’appliquer à l’échelle pour les petites structures.

tasses à évaluer
**les blenders : ont des compétences plus techniques et doivent avoir des capacités sensorielles personnelles et qui ont ensuite été formées pendant de longues années de dégustations, parfois 200 tasses par demi journée !
Ainsi à Phu Ben, au Vietnam, le quality manager m’a dit au labo de l’usine »rien qu’à regarder l’aspect du CTC, sur sa feuille blanche, à la sortie du dessiccateur , la nuance du noir, le reflet et la brillance , je sais immédiatement si cette tasse va convenir plutôt au marché britannique ou au marche indien ; je me trompe rarement ! »
C’est donc la capacité d’évaluer la qualité d’un lot qui permet ensuite de construire un assemblage.
lequel va le mieux avec le lait ?
De même, le sachet Lipton, fabriqué à Shanghai pour le marché chinois s’approvisionne dans le Yunnan ; ce thé se boit avec du lait, à la britannique. Chaque année en début de récolte les acheteurs et blenders de Unilever China se déplacent chez Dianhong, leur fournisseur dans le Yunnan , pour arrêter les paramètres du CTC à l’usine.
Les Darjeelings des grands jardins se vendent en qualité premium et primeur en SFTGFOP1, mais les feuilles de moindre qualité, cassées, brisées etc. vont aller dans des blends, bien moins chers, avec une tasse parfaitement délicieuse.
Nous arrivons au comptoir et à la tasse dégustée au salon de thé ; là il est recommandé d’avoir à la disposition du client un
**sommelier de thé : qui, par sa connaissance approfondie des thés et de leurs tasses peut non seulement conseiller mais aussi préparer, assortir aux mets, donner des idées en fonction des désirs des clients. La formation diplômante préparée au Canada est très complète et élaborée par des spécialistes qui souhaitent orienter le marché vers le haut .

le cours Canadien
PS :Notons les nouveaux métiers que les professionnels du café ont su créer pour mettre en valeur les « cafés gourmets », nous avons là en premier : le » barista » qui prépare la tasse et puis le « cup taster » qui sait identifier les origines.

Nous avons entendu Jane Pettigrew, à « Tea World Rendez Vous » à Bruxelles  nous dire que chez Fortnum’s, une superbe épicerie fine à Londres au grand choix de thés et de cafés, il y a une formule très ludique, qui invite les clients de « goûter et identifier » 4 tasses de thé différentes ; s’ils y arrivent on les acclame comme « tea –rista », une vraie trouvaille !
Il y a sûrement un potentiel considérable dans la formation du personnel et puis dans l’éducation des clients, beaucoup de pistes à explorer. 

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